« Réaliser », c’est trouver soi-même la réponse à la question, « qu’est-ce que la Réalité ? »
Ce qui peut être formulé autrement : « qu’est-ce que Dieu », « qu’est-ce que la Vie », ou « la Vérité ».
C’est en fait « dévoiler », « découvrir », ou percuter soi-même. C’est contourner tout le système qui jusqu’à présent nous a fait « interpréter » : c’est-à-dire l’égo rationnel et logique, celui qui a compris, mais qui en fait s’est persuadé d’avoir compris. Il n’a fait qu’interpréter les signaux perçus de son environnement, toutes les sensations, tous les sentiments, de tous les sens, l’égo les a captés et analysés, comme un filtre entre la « vraie réalité » brute, et ce qu’il faut en comprendre. L’égo « pensant » nous condamne à réagir à ces signaux, comme un programme d’interprétation avant exécution d’une réaction.
« Réaliser », c’est se libérer d’un ensemble de réponses préconçues par d’autres, par tradition, par répétition, et imposées comme dogmes, croyances ou idéologies, morale ou éthique, mais qui ne visent qu’à conformer, programmer, conditionner. Il s’agit donc de sortir de la mentalité, de la personnalité construite qui perçoit sa réalité, et « prendre conscience » ou aussi « se rendre compte » pour découvrir la Vérité.
Dans cette grande énigme sacrée, comme dans toutes les énigmes, il convient de bien « deviner ». Mais ici il s’agit de « deviner le Sacré, le divin secret ».
Un seul objectif : retrouver le Un
L’égo diviseur a continuellement tendance à faire un calcul rationnel, raisonnable entre ce qui est bien ou mal, pour lui. Comme il a envie d’exister et de s’affirmer au monde, il va maintenir cette division persistante. C’est d’abord lui qui interprète ce qui est ‘bien ou mal’, ‘vrai ou faux’, ‘possible/impossible’ et il est souvent trompeur. Tentons ici de définir un processus, et quelques étapes méthodiques pour l’identifier, le désactiver et « réaliser ». Mais avant toute chose, voici un préalable : » Attention à l’intention, et à l’attention ! «
Quelle est votre intention ? sur quoi se porte votre attention ? Il faut être sincère, honnête, innocent, désintéressé et sans ambition. Ou plutôt bien définir « une seule ambition », « un seul besoin », une seule envie », qui peut-être contrarie l’égo. Posons-nous quelques questions autour de cette intention :
-Cette ‘envie’, est-elle « pour… » ou « contre… » quelque chose ? Je « veux (…) » ou je « ne veux plus (…) »
-Que considère-t-on comme ‘possible’ et ‘impossible’, ‘pensable’ et ‘impensable’ ?
Il y a là deux sources de contrariété et de limitation à identifier. Il faut aller au-delà de cette limite de penser (pensée limitante), et envisager qu’il ne faut être « ni pour, ni contre », mais « avec », faire avec (l’acceptation) ou être « entièrement Pour », bon gré malgré. C’est dépasser cette limite relative, et nos pensées ordinaires -en un mot ‘transcender’ ou ‘sublimer’- pour atteindre le Sublime, l’Absolu.
1. La question du « mot »
Le problème premier est notre compréhension limitée des mots, il nous faut des mots pour désigner la réalité, ils traduisent le fil de notre pensée, ils sont incontournables, et dressent ainsi un mur face au Réel, un mur de sens donné. Il faut franchir le portail des mots.
-Commencer par questionner le sens de chaque mot, à la lettre près (son étymologie, son usage, les différents sens, le sens premier, son origine dans d’autres langages)
-Observer comment l’interprétation et le sens se forment, et d’où vient la compréhension, l’acceptation d’un sens ?
-Se demander quelle est la valeur de toute « information », est-elle ‘vraie, bonne et utile’, sinon à quoi sert-elle ?
C’est un effort constant d’attention consciente à ce qui forme du sens dans l’esprit. Sur le chemin du savoir, le mot peut être à la fois votre allié ou votre pire ennemi.
Alors , on se pose la question, est-ce que je peux « savoir » quelque chose sans un mot ?
=> A un moment, vous finirez par comprendre que la Vérité s’obtient en l’absence de mot, dans le silence de la non pensée, non formalisée, non verbalisée, avant le verbe, avant l’idée de vérité, là est la Vérité. Ainsi le mot est un panneau, un signe qui signale, qui désigne un sens, mais la réalité, la Vérité, est au-delà.
A titre d’illustration, on peut parler ou entendre parler en mots du « Miel » : toute une conférence sur sa nature, ses propriétés, sa formulation par les abeilles et le nectar des fleurs. On pensera alors savoir « ce que c’est le miel ». Toutefois, celui qui parle ne pourra pas vraiment -totalement- faire connaître le miel… Alors comment avoir la vrai connaissance du miel ? Vous savez ! Il faut le goûter.
Qu’est-ce que « savoir »
Savez-vous que ‘savoir’ et ‘saveur’ ont la même racine ? Savoir, du latin classique sapĕre : sapio
– Avoir un goût percevoir les saveurs, avoir le goût fin.
– Être sage, bien juger, prendre des bonnes décisions, être dans son bon sens, avoir du jugement, s’y connaître en quelque chose. avec influence de sapiens « sage », d’où « être perspicace », « comprendre » ( ancien français : savir (Serments de Strasbourg), puis saveir, et enfin ‘savoir’).
2. Le duel de la Dualité
Un mot peut avoir un ou plusieurs sens, et parfois un double sens, comme ‘sanction’ -à la fois récompense ou punition- ou ‘hôte’- à la fois l’invité et l’invitant- ou encore ‘apprendre’ -enseigner ou recevoir un enseignement. Pour accéder au vrai sens, à la vérité, le principe est de dépasser la dualité, celle qui nous fait accepter ou refuser : pour ou contre, vrai ou faux, positif ou négatif, « j’aime ou je n’aime pas ». Donc, il faut se reposer toutes les questions du sens, pourquoi je trouve cela vrai ou faux, pourquoi j’en ai une idée positive d’acceptation, ou négative de refus.
Une position plus neutre d’observateur, qui résiste au « Réacteur », permet d’avoir une opinion plus éclairée, une neutralité libre, source de vrai équi-libre, quelque chose de juste égal. C’est en quelque sorte explorer un autre chemin, une troisième voie, ni l’un ni l’autre, ni pour ni contre, mais « +1 », plus sain (Faire un effort d’imagination, où 1+1=3).
Ainsi, vous accéderez à la fabrique de la pensée, ce qui donne du sens à ce qu’on pense. C’est une capacité de re-penser l’idéal, le bon sens unique.
« Ni l’un ni l’autre, bien au contraire ! »
=> L’enjeu est de sortir du labyrinthe, en changeant de perspective. Il s’agit de savoir pourquoi on « opine » (opiner, « dire oui », du latin opinari : « être d’avis que »). Car toute pensée, tout avis, toute opinion est déjà un biais, une prise de position, un certain angle de vue relatif, alors qu’ici on vise l’Absolu.
3. Le problème de l’Ego
Le « Malentendeur » est la source du malentendu. C’est ainsi qu’on pourrait nommer l’égo qui pense, qui croit savoir. Pour résoudre ou contourner le problème, il faut de l’humilité, accepter de changer d’état d’esprit, pour dépasser les croyances et savoirs appris.
Il faut pouvoir librement tout remettre en doute, oser repenser les notions de ‘bien’ et ‘mal’, ne rien savoir, n’être personne ou rien d’important. La libération de l’esprit est la vraie liberté de penser, le véritable libre-arbitre.
C’est en somme l’abandon de l’intellect rationnel. La raison qui raisonne. Cela conduit en effet à se retrouver nu, naïf, innocent, sans le costume habituel de la personnalité, qui s’est construit avec les années, les expériences, et a accumulé des connaissances.
Cet effort d’humilité, d’humiliation, est en fait soumission à une Intelligence plus grande, plus vaste , infinie, source de tout savoir, car création du ‘Savoir’, création du concept d’information.

L’idée hors de l’égo
C’est l’aventure exploratoire de la pensée non conforme, et c’est un chemin risqué, il faut l’avouer. Celui qui remet tout en cause, qui perturbe le fondement de la raison, de l’esprit formel.
On peut par exemple se demander : quelle est mon idée tabou interdite, trop extrémiste, ou radicale (qui cause un électrochoc, un trauma, une terreur)
S’agirait-il de « Repenser dieu » ou le diable ? A ce stade, sans rien « faire » de mal.
Mais l’esprit raisonne, il calcule , il fait un ratio « bénéfice / risque ». Et déjà il envisage, « une maladie mentale » ou bien peut être « une guérison de l’esprit »…
Or, tout ce qu’on peux penser n’est qu’un grand fleuve qui se jette dans l’Immensité (ou une goutte dans l’océan). Il y a des eaux noires et usées et des eaux très claires, pures limpides. Alors, il faut imaginer plutôt, qu’il y aura La Réponse idéale : état positif, félicité, bonheur, sérénité, ou « accès à la source ».
=> La clé est d’effacer la mémoire de l’égo, l’idée de vouloir être, jouer le rôle de. Et rechercher la Transcendance.
4. « LÀ » Solution
Une fois qu’on s’est confronté à soi-même, à son égo, à toutes ses pensées et à toutes les peurs (inconnu, invisible, ténèbres, échec, souffrance, misère, mort)
Une fois qu’on peut envisager « dire non à la négation », une fois qu’on peut imaginer, accepter une seule issue possible, celle de l’Amour, du Bien infini, alors c’est la fin du bruit mental : il n’y a pas de » et mais si on » , pas d’autre émission, une seule fréquence, une seule vibration, une seule émotion.
On peut continuer à dire « non, mais », mais seulement à la négation !
La solution est de « Deviner » sans mauvais esprit. Deviner le divin, un pouvoir divinatoire, la pensée du bien absolu parfait, on peut tous y arriver, il faut essayer, abandonner tout ce qu’on croyait, pour entrevoir, dans les ténèbres, dans ce jeu d’ombre, la véritable lumière, celle d’un grand OUI, celle de la grande possibilité qui s’affirme, cette pensée qui se crée en soi, celle qui libère, qui donne la vraie bonne réponse :
Je ne peux pas la dire, je ne peux pas l’écrire, il n’y a pas de mot assez bien ou précis pour ça, c’est juste « Wouah », ou « AAahhh », ou un truc comme ça !
Il faut savoir quelle est « la seule chose à craindre ». Cette chose-là, c’est de « ne pas la connaitre » : autrement dit, il faut craindre de rester ignorant de ce qu’est vraiment le Bien Absolu, car sans cette bonne idée bien formalisée, vers quoi va se diriger l’esprit, après ou maintenant ?
La résolution de l’énigme passe par affiner la pensée idéale, plus précise, plus juste, meilleure : « haute définition, haute fidélité ».
Elle nécessite un effort de confiance, un effort de conscience, puis un lâcher-prise : car il n’y a rien d’autre à faire, après cet effort ultime, au bout, que de se soumettre, vous n’y arriverez pas sans Lui, sans ‘ça’, sans ce qui vous manque et que vous cherchez.
Alors vous accédez à « La Réponse en Soi », l’Éveil de la Conscience Pure : voilà quelques mot-concepts pour tenter de décrire L’Effet, quand on cherche La Cause.
La clé qui ouvre la porte
C’est parvenir à « La pensée interdite » car elle est « sacrée » ! C’est elle qui peut rendre « fou », c’est l’abandon de l’esprit qui trompe, du mental menteur.
Comprendre que le mal est aussi en soi, que c’est lui qui fait dire non…le malin, le mauvais passe par notre esprit, quand il n’est pas propre esprit. Il faut s’en saisir, dominer l’égo.
=>Patience, Persévérance, Courage, puis Révélation (ou illumination, ou grâce, ou éclair de génie, etc.)
Exemples possibles : Apparition d’un vaste espace rassurant qui enveloppe tout, sentiment d’amour et d’acceptation, affirmation ultra-positive comme un grand OUI infini.
Quelques astuces
a) La Réalité ne se comprend pas, elle se ressent, se goûte :
C’est une expérience à vivre, comme une émotion, ce n’est pas savoir, mais saveur (comme le Miel, ou l’orgasme). « Savoure le Savoir »
b) Vous avez peut-être une représentation figée de » ce qu’est Dieu » dans la tête. C’est une statuette, construite par tout ce que vous avez pensé, lu, su ou cru. C’est une « idole mentale », elle bloque l’accès à la Vérité, et ne fait que la représenter. Il faut la briser pour se libérer.
c) Dans ce monde abstrait ou « idéal », il s’agit de faire abstraction totale du Mal. A l’équilibre de l’absurde, entre la folie et le génie.
d) La Libération, la Réalisation ne peut se réaliser que ici et maintenant, nulle part ailleurs, ni avant que… ni après que… « Nowhere but now here« .
Le cadeau est le Présent. Il se fait dans le silence de la pensée, entre deux mots, entre deux sons, entre deux souffles, entre deux battements de cœur, réside la conscience de l’Unicité.
e) Le point de départ est le point d’arrivée.
Il faut rechercher la simplicité (absence de négation), la légèreté (apesanteur, absence de gravité, pas de relativité), rien n’est vraiment grave : « it doesn’t matter » (absence de matière).
La Réponse est hors de l’espace temps -ni passé, ni futur- dans une dimension extraordinaire et nouvelle, celle de la Présence de l’Infini Eternel.
f) L’ Absolu Idéal est « Un Seul et Unique ». Il n’y a rien d’autre de mieux. Il est Complet, Parfait. Tout est là.
(à la source de tous les potentiels & l’infini, où toutes possibilités se manifestent, dans le « néant » qui n’est pas rien, mais tout).
Nb. Cet « idéal-là » est l’ « idée-Allah ».

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