LE CONSTAT : CE QUI TROMPE L’ESPRIT HUMAIN
1.1. Une seule vérité existe. La Seule, unique. Mais qui la vit, qui la voit ?
Tout humain parle de vérité. Chacun la revendique.
Mais presque personne ne touche la Vérité.
Car ce que l’humain appelle « vérité » n’est qu’une perception,
une interprétation,
une projection,
un sens fabriqué.
L’humain ne vit pas dans la vérité :
il vit dans l’effet que ses propres mots (ou ceux des autres) produisent sur son esprit (ou celui des autres).
Il ne voit pas le monde : il voit les idées qu’il a du monde.
Il ne voit pas « soi-même» : il voit le personnage intérieurement construit.
Il ne voit pas la Réalité : il voit une fiction perceptive, dont il croit être l’auteur,
alors qu’il en est le premier prisonnier.
Ce texte commence donc par une certitude brutale :
l’être humain n’habite pas la réalité. Il habite la narration qu’il se fait du réel.
Et cette narration n’est pas le Réel, mais une interprétation.
1.2. L’esprit humain est un appareil artificiel qui croit être réel.
On croit que l’humain est « réel ». Mais l’humain n’est pas le Réel.
Il est un phénomène, un effet, une forme apparente au sein de l’Existant.
Le seul Réel, le seul Existant, c’est L’Une-ique :
l’Être sans second,
l’Origine sans extérieur,
l’Infondé sans limite.
L’humain, lui, est un artifice intérieur de ce Réel :
Il n’est pas autonome, il n’est pas séparé,
il n’est pas véritablement un « lui », mais une forme en intraxistence.
Il est un mécanisme perceptif, un système de sens, une machine narrative
qui prend son propre reflet (de perception consciente) pour la réalité.
Ce que l’humain pense être « moi » n’est qu’un composite mental aussi fragile qu’un mirage.
1.3. Le mot falsifie la vision. Le sens fabrique l’illusion.
L’esprit humain pense par mots, et les mots ont été créés pour désigner,
mais ils sont devenus des prisons du sens.
Car un mot délimite,
donc sépare,
puis enferme, et trompe.
Les mots du monde humain
ne peuvent pas saisir ce qui est sans limite,
ce qui est sans forme, ce qui est sans second.
Le langage humain est un outil fini
qui tente de pointer vers l’infini,
et dans ce mouvement même il réduit l’infini au fini.
C’est pourquoi l’humain parle de « Dieu »,
mais enferme « Dieu » dans des concepts humains.
Il parle de vérité, mais enferme la vérité dans ses opinions.
Il parle du réel, mais n’en saisit qu’une simulation mentale.
Le mot n’est pas la chose, comme » la carte n’est pas le territoire ». Or l’esprit humain prend toujours le mot pour la chose.
Il prend les choses « au pied de la lettre », et oublie « l’esprit caché derrière la Lettre ».
C’est cela, la racine de l’illusion.
1.4. L’humain vit dans un monde de sens, pas dans un monde réel.
Ce que tu crois « voir » n’est pas ce qui « est ».
Ce que tu crois « comprendre » n’est pas ce qui « existe ».
La perception est filtrée,
la pensée est construite,
le sens est projeté,
la réalité est interprétée.
Tu ne vis pas « la réalité »,
tu vis ta version fabriquée de la réalité.
Tant que ce mécanisme n’est pas détruit,
La Vérité t’est inaccessible.
C’est pourquoi la tradition mystique a dit : « Meurs avant de mourir. »
C’était le langage ancien pour désigner le renversement cognitif. Il signifiait :
Tue l’esprit qui « croit comprendre », si tu veux vraiment « voir et savoir ».

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