De la vérité à « La Vérité »
L’homme ne perçoit le monde qu’au travers de mots pour le comprendre. Que seraient ses émotions sans les mots pour les étiqueter, les classifier, les exprimer ? Ainsi, l’esprit qui pense -avec les mots- informe son monde de perceptions avec du sens, il forme sa dimension de compréhension, sa modalité, sa réalité.
Il existe des mots qu’on ne rencontre qu’une fois dans une vie.
Des mots qui ne s’ajoutent pas aux autres, mais qui les transforment.
Des mots qui ne décrivent pas le monde, mais révèlent ce qui le rend possible.
Lorsque Einstein évoque la « relativité », c’est un monde nouveau qui s’ouvre à la science, lorsque Freud parle du « subconscient », c’est une porte qui s’ouvre à la conscience, quand Jung parle d’ « individuation », il nomme un processus que l’individu ne percevait pas.
Ce texte prépare à entendre ces mots-là.
Il ne demande aucune croyance. Il n’appelle pas de religion, ni de science. Pas d’adhésion. Seulement de l’attention.
Il ne pose aucun système, mais rappelle simplement ceci :
Il n’existe qu’un seul Réel, pourtant, presque personne ne le voit, chacun se référant à sa version.
Lire ce texte exige un état particulier : ni pour ni contre, mais avec. Une disponibilité qui apparaît quand on cesse de vouloir juger pour laisser être « ce qui se montre », au lieu de voir « ce qu’on regarde ». Faire silence de celui qui pense, pour qu’il puisse écouter.
Ce texte est un seuil, un passage à prendre, afin de comprendre.
Il ne se lira qu’une seule première fois, mais pourra se relire toute la vie.
Et puis « on a toute la vie, pour la comprendre ». Oui, mais juste une fois !
1. La difficulté première : la Vérité ne rentre pas dans nos mots
Depuis toujours, l’humain nomme pour comprendre.
Mais les mots informent et forment du sens, en le découpant en notions ; ils séparent.
Et en séparant, ils déforment plus qu’ils n’informent.
Lorsqu’on dit « la terre », on imagine soit une sphère dans l’espace, soit la matière à nos pieds: on se figure deux réalités.
Si on parle du « monde », s’agit-il « des gens » ou de l’univers entier ?
Le mot « réel » semble un dehors observable.
Le mot « infini » parle d’une quantité sans fin.
Le mot « Dieu » évoque un créateur extérieur.
Le mot « matière » forme une substance solide.
Le mot « énergie » image un flux aléatoire.
Aucun de ces mots n’est faux. Aucun n’est juste.
Ils sont tous trop petits.
La Vérité dont il est question ici ne peut être rangée dans aucun d’eux.
Alors il faut un autre langage. Un mot qui ne réduit pas.
Qui indique sans figer, qui ouvre au lieu de fermer.
2. Ce que l’humain croit réel n’est pas « Réel«
L’être humain vit à travers ses sens.
Ses sens lui montrent des formes, qu’il perçoit.
Son esprit, sa pensée, relie ces formes par des mots.
Et ces mots « donnent sens » qui devient sa réalité.
Ainsi se construit un réel artificiel,
un réel interprété, mentalisé, mais (dé)limité.
Mais ce réel humain n’est pas « Le Réel ».
Ce que l’humain croit exister n’est qu’une apparence au sein du Seul Existant.
L’humain, en ce sens, est « artificiel » :
non pas au sens de faux, mais au sens d’élaboré, fabriqué par des limites perceptives.
Ces artifices sont les mots, des briques pour construire son monde de réel.
Il existe dans l’Existant, mais il ne voit pas, ne perçoit pas, n’accède pas directement à cet Existant.
C’est comme s’il ne pouvait que lire ou construire des phrases, sans jamais percevoir ni les pages, ni le livre, encore moins le Rédacteur.
3. Pourquoi la Vérité doit être redéfinie
Les traditions ont dit : « Dieu ».
Les sciences disent : « Énergie, Champ, Quantique ».
La philosophie dit : « Être, Absolu ».
La spiritualité dit : « Unité, Conscience ».
Toutes ces paroles pointent vers quelque chose.
Mais aucune ne touche l’origine réelle.
Elles sont les reflets, pas La Source.
Ce texte ne changera pas, ni ne révèlera, la Vérité. Il essaye seulement de montrer ce qui la cache.
Pour cela, il faut introduire un langage neuf, ou rénové.
Des mots nouveaux pour faire comprendre un autre sens, où Existant=Vivant=Réalité=Vérité=Infini.
Ce qui était déjà défini, mais en « un mot » mal compris1
4. De nouveaux mots, sortis de l’infinité, pour en parler
Les mots qui suivent ne sont pas décoratifs, il s’agit pas d’ « ornement mental ». Ils servent à sortir de l’impasse des anciennes croyances, traditions, conditionnements, sur la voie d’un renouvellement. Essayez de les comprendre, de les penser par vous-mêmes :
L’Une-ique :
Le Un , « Une Unique Réalité », neutre, sans genre.
Le Principe Premier, Le Simple sans second. Sans dualité.
Donc Le Seul Etre. « Le Réel », La « Réalité à réaliser ».
Un Tout, ni personne, ni idée, ni chose, ni vide. Le « Paradoxe Absolu »
L’Infinition :
Le Réel en train de se définir de l’intérieur.
La « création » en cours, L’Infini sans finition en pleine définition.
Le Véritable «Uni-vers» en expansion.
L’Infunité :
Non pas « l’infini » mathématique, cette quantité illimitée,
mais l’« Infini Unité » en qualité, sans bord, ni cadre extérieur.
Le Réel non limité, non séparé.
La Vibralité :
La vibration en polarité formant la dualité ; la réalité de « tout avec son inverse ».
Tout ce que nous appelons : matière, énergie, lumière, esprit, ou sensation
Ne sont que des modulations d’une seule essence vibratoire.
L’Intraxistence :
Le fait que tout existe de et dans l’Une-ique, jamais séparément.
Nos existences sont « intra-existence », liées en Un tout cohérent.
Cet Existant est une Conscience agissante, disons une « imaginaction »
Ces mots ne sont pas des néologismes avec une tentative de définition.
Ce ne sont pas de simples fabrication, mais des indications vers la fabrique de l’esprit.
Ce sont des outils pour son ouverture, des « mots-clés »
5. Le but de ce manifeste, la « mot-à-morphose »
Il ne vient pas proposer une croyance, ou une thèse, mais retirer ce qui empêche de voir.
Il vient rappeler ce qui précède tout système, toute culture, toute idée, pour dire :
Ce qu’on appelle « vérité » n’est pas la Vérité.
Ce qu’on appelle « moi» n’est pas celui qui existe.
Ce qu’on appelle « monde » n’est pas ce qui est réel.
Le Réel est Un, indivisible, non limité, partout, toujours.
Il est la cause, Il fait l’effet. C’est ainsi qu’ Il est -et fait- l’Espace-temps.
Tout ce qui « apparaît » à notre perception n’est qu’une infinition de ce Un. C’est « une apparence en apparition ».
Tout le reste, vous le percevez par les sens, vous en pensez le sens, et vous le croyez, c’est alors votre opinion.
Si ce préambule a accompli son rôle, les mots ne se liront plus comme avant.
Ils ne seront pas des choses, mais des portes.
Alors en conclusion, entrons et commençons.
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- Vous avez compris, il s’agit de « Dieu », « Allah », « Jéhovah », « Mère Nature », « Gaïa » et cætera ↩︎

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