Le secret dévoilé
La Vérité était juste là, sous nos yeux : c’est la Pensée de l’Esprit Dieu qui génère notre capacité de penser. C’est sa conscience qui nous fait prendre conscience. L’illumination mystique ou l’initiation au mystère, c’est lever le voile sur cette réalité et comprendre l’origine de la conscience, par sa propre expérience, et faire la « Lumière sur la Lumière » intérieure de l’esprit.
Caché à l’ombre de l’égo, il y a l’ingénieux génie de Celui qui génère l’idée « genuine » ( originale), C’est Ce Lui qu’il convient de retrouver pour ne pas s’égarer, savoir se reconnecter à l’idée Principale, le Principe Premier.
Il y a un juste équilibre à trouver sur ce chemin, entre confiance et crainte, c’est l’espoir (ou optimisme). Il s’agit d’un état d’esprit que d’espérer le mieux possible, un optimum à penser, et décidé par Dieu in fine, si cela Lui plait. En conséquence, il faut absolument une idée optimale de Dieu Suprême.
Dieu est l’Unique, Il est l’Univers. Rien n’existe d’autre que Lui. Il est le Créateur et la créativité même, qui prend forme dans sa Création. Ses créatures sont tout autant d’avatar, partie intégrante de sa Volonté, qu’il anime par son contrôle. Cette Intelligence peut tout contrôler, il ne faut pas en douter. Il commande à travers l’inconscient (rêves, réflexes) et à travers la conscience. Mais celle-ci est constamment soumise à un champ d’influence ( égo, alter ego, humeurs).
Une conscience sous influence, car chaque pensée ne peut pas facilement être tracée et attribuée : il y a le fil de la pensée, comme une toile d’araignée ou un nœud gordien de câbles emmêlés. Notre conscience est voilée (ou violée) à la présence et la puissance d’Allah. Nous n’y pensons pas, ou y pensons mal.
Il faut un instant de conscience qui ne serait pas animée ni par la crainte et le besoin, ni par le désir et la volonté, où l’égo n’est plus agissant. Un contrôle de la conscience par l’animateur en chef, s’il est possible de l’imaginer. Qu’est-ce qui l’en empêche, si ce n’est votre volonté ? Telle est une force contraire qui tend à vouloir s’affirmer.
Le paradoxe est que, si vous êtes dans le contrôle de la volonté, il n’y a pas de libre arbitre (free will ou volonté libre). Ce n’est pas ce que je « veux » qui compte : cette idée de la propre volonté, c’est l’égo en train de s’alimenter. Il faut remplacer la conscience du moi (je) par celle du soi (il, Lui). Il n’y aucune autre voie. Sinon quelle est la volonté de Dieu, dans tout ça ?
La voie de Dieu ou la voix de Dieu
C’est une troisième voie entre le moi qui craint et dis « non » et le moi qui veut et dit « Si ». L’espoir d’un plus grand « Oui ». Lui faire confiance, se soumettre à sa volonté, peut-être à condition de la connaitre … Sinon, c’est l’enfermement dans la négation. Il s’agit d’une attention sur le « oui » possible, sans être détourné par des arrière-pensées.
En effet, penser à Dieu -redéfinir l’idée, obtenir la meilleur définition- ne peut être accompli sans délaisser les arrières pensées et les idées reçus ou a priori. Mais il faut pouvoir les identifier sans les fixer : « Penser à ne pas y penser » « oublier de penser » pour recentrer sa pensée sur Dieu l’unique. Se taire dans le silence des pensées, pour pouvoir écouter.
Comment établir une bonne connexion (idéale) avec toutes ces interférences ? Il s’agit tout de même de trouver la bonne et juste vérité à laquelle se soumettre.
Dieu est notre point de départ, l’arrivée et la seule issue. C’est Lui qui donne le souffle et fait battre le cœur. Il est là avant « l’inspiration », pendant que tu respires, et après le soupir ; avant, pendant, et après le battement du cœur. Retrouver l’unité, c’est synchroniser les deux mouvements, dans le calme intérieur.
Si Dieu est l’idéal, que faut-il pour s’en approcher ? C’est dans le mot, une idée, il faut idéaliser. Si Dieu est l’esprit, conscience et âme du Monde, il faut « prendre conscience » de Lui pour enfin être conscient. Et si Dieu est la compréhension totale, que faut-il ? Pour pouvoir le comprendre il faut vouloir la compréhension, et de l’humilité pour accepter sa limite.
Toutefois, Il est le rabb (Enseigneur) celui qui élève, enseigne, dirige et donne compréhension. Il est donc cette Puissance en constante capacité de nous contrôler, Nous sommes assurément, seulement, un instrument de sa volonté. Il existe aussi deux lignes rouges qui empêchent de voir la vérité :
– la négation, qui est refuser d’admettre que tout existe par Sa Volonté, le nier ;
– l’association, qui est attribuer le mérite, la grandeur ou le pouvoir de l’existence à autre que Lui.
Le piège du mental
C’est ici notre propre conscience et volonté qui font barrière à Sa conscience et Sa volonté, c’est le « moi » qui gène le « Soi ». On est capable d’imaginer que les démons ou mauvais esprits nous habitent et nous poussent à agir, mais s’il y a cette force du mal, alors il y a la force du Bien.
Il faut apprendre à voir et aimer le Bien, le préférer, pouvoir positiver et le voir comme la seule issue, « La Bonne » issue. De l’optimisme, pour une humanité optimale.
L’islam, la paix absolue, est l’abstraction totale du mal, y parvenir nécessite une compréhension du Tout, tout comprendre, tout inclure. Cela passe par l’acceptation totale (de ce qui parait bien ou mal) et la libération totale. Le paradoxe à dépasser est qu’ « inclure le Tout » suggère d’inclure son contraire (le Rien ou Néant), pour avoir une version complète du Tout. C’est une idée pour approcher de l’infini.
Un mantra pour parvenir à l’équilibre de l’Unité pourrait être « j’accepte tout, je me libère de tout », sous-entendu « j’aime tout et j’aime rien », c’est–à–dire « je ne m’attache à rien »… sauf à Lui, bien sûr !
« J’accepte tout & je me libère de tout », j’accepte le positif et le négatif, je me libère de cette dualité, pour pouvoir enfin accéder en réalité à l’unicité de l’esprit.
Un simple exercice conscient : En inspirant, « je prend et accepte tout », en expirant, « je rend et me libère de tout ». C’est symbolique du souffle de la vie et de la mort. Dans la vie, il faudra tout accueillir, tout accepter, et à la fin, tout redonner, se libérer pour retrouver le Un.
Parfois, souvent, le mental résiste: il ne peut pas « tout accepter », tout tolérer, il n’a pas cette grandeur d’âme. La mentalité est trop réductrice et ne peut pas inclure « l’Infini ». Alors il faut découvrir en soi ce pouvoir et un état d’esprit extraordinaire. L’ordinaire n’est pas suffisant, il se limite lui-même.

Laisser un commentaire