La pensée puissante, penser « Idéal »

Le défi de l’unicité de pensée

Notre univers mental est principalement occupé par le domaine physique, il est plus exactement « préoccupé » par des pensées relatives à la matière, à l’espace-temps (survie, envie, devenir, souvenir, etc.)

Au-delà de l’analyse, des sentiments, des sensations, la conscience peut et doit prendre conscience d’un plan spécial de l’univers mental, qui s’oriente vers la cause et non les effets. Appelons ça « l’éveil spirituel » (awareness) : le mental conscient entrevoie quelque chose de non explicable, non connu, non compréhensible.

Dans cet état de réalité, la conscience perçoit un mental divisé par la multiplication des pensées, et la perspective d’un autre mode de penser, moins tiraillé, moins dispersé, plus équilibré, plus unifié, « tout dans le bon sens ».

Il s’agit en fait d’un point de la pensée, idéal, « parfait » : une pensée unique, qui connait sa cause, qui comprend ses effets. Une pensée hors de la dualité, de la relativité. Où il n’y a plus de gravité, ni espace-temps, juste présent.

Comme dans un instant de rien, de néant dont tout provient : retrouver et s’aligner avec l’origine du flux de la pensée. Puis comprendre que la « normalité » est chargée de pensées non maitrisées, conditionnées, influencées. D’où viennent-elles, que disent-elles, que visent-elles ?

Un point comme une idée idéale (géniale ?), au-delà du bien et du mal, hors polarité, une pensée où la Vérité apparait, avant l’idée de vrai. « Penser en dehors de la mentalité », est un état de conscience qui cesse de rechercher son bien et d’éviter son mal.

Trois niveaux de connaissance

Il y a tout d’abord trois types de savoir :

1. Perçu, « ce que je sais que je sais » : C’est ce qu’on a compris, sans pouvoir nécessairement l’expliquer, (comme la couleur orange d’une orange, le gout sucré). C’est aussi ce qu’on a appris d’expérience.

2. Perceptible, « ce que je sais que je ne sais pas » : Grace à la conscience ou au discernement, on ne l’a pas appris – ou oublié-, mais on sais que ça existe (la chirurgie cardiaque, la mécanique d’un moteur ou l’électronique, la physique quantique, etc.).

3. Imperceptible, « ce que je ne sais pas que je ne sais pas » : ce dont on n’a pas conscience n’existe tout simplement pas pour nous.

Ces savoirs concernent trois niveaux :

La pensée puissante est une pensée « radicale » (qui trouve sa racine, sa source) et qui dit non au mal, celle qui pense en confiance « oui, c’est possible », une pensée neutre qui neutralise l’avis négatif, toute négation : « Seule la neutralité permet à l’égo de s’effacer », alors cette vraie pensée peut se révéler.

Un idéal qui est donc « hors du mental », c’est une pensée totale, qui inclut le Tout. On peut aussi penser que cette pensée est magique ou sacrée. La pensée puissante est celle « qui peut » -qui a le pouvoir de- un potentiel illimité. C’est peut-être l’unique, la seule bonne idée, comme un trésor secret, bien gardé.

La pensée limitante, et limitée

C’est celle qui détermine (délimite) ce qui est » bien, vrai », et ce qui est « mal, faux ». On pose nous-mêmes la limite, le panneau « interdit » : [Coran 16:116] « Et ne dites pas selon les mensonges proférés par vos langues « ceci est licite (halal), et cela est illicite (haram) pour forger le mensonge contre Allah.« 

Le mode d’emploi nous indique l’importance des mots pour transmettre les idées, les notions. Les mots sont des signes qui transmettent du son et du sens. Parfois le même son et des sens différents (ex : verre, vert, vers, ver). Si on dit « bien penser », on lit une invite à comment bien faire l’action, lorsqu’on lit « bien pensé », on reconnait un jugement positif à ce qui a été formulé, dans la manière ou le résultat .

L’objectif juste et simple est de « mieux penser ce que l’on pense », cet effort change tout, et nous enseigne « comment » on pense ce que l’on pense. C’est une étape facultative (on a la libre faculté de le faire, c’est un libre choix) avant de « penser ce que l’on pense ». C’est comme pouvoir observer la source d’où provient la pensée. Une pensée qui met fin à la réflexion, elle attend qu’une pensée se forme : elle ne réfléchit plus la lumière, mais observe la source lumineuse. « La pensée se forme = là, pense… et se forme ».

C’est un moment d’attention sans effort, ou une inattention, un oubli de nommer l’objet de sa pensée. En effet, penser c’est convoquer une ou des informations à la raison, qui calcule comme un ordinateur vivant : « 1 » , « 0 » « oui ou non », « vrai ou faux » , qui nomme, étiquette, case en mémoire vive, ou pas… Dans ce grand calcul continu, le problème arrive dès le « plusieurs » (simplicité vs multiplicité) :

« Un seul (+), ça va ; deux  (+/-), ça va moins bien déjà ;  à trois (+/-/= ?), bonjour les tracas. »

A tord ou à raison, plus on l’utilise (la raison), plus on monopolise l’attention, mais mal concentré, on peut passer à coté, penser à côté. On continue toujours de penser, on se raconte la suite de l’histoire… L’apparition de la pensée « vraiment » consciente, c’est celle qui pense « qu’elle est en train de penser ». Ici et maintenant, dans ce présent instantané « im-médiat [1] », elle peut alors s’observer et comprendre.

La magie, une pensée secrète

« L’Âme agit, une pensée sécrète « 

La pensée imaginée forme une image innée dans la tête. Une sécrétion de l’esprit, dira-t-on. Est-ce que là, magie ? Peut-être, il faut alors pouvoir trouver la formule de cette potion secrète. Cette pensée « idéale », « puissante », « magique » est là, potentiel d’être pensé.

  • Règle n°1 : tout est (d’abord) dans la tête.
  • Règle n°2 : les mots ne disent pas tout.
  • Règle n°3 : on cherche le (sens à) Tout, toute la vie.

Prenons un exemple illustratif, « Peut-on donner quelque chose sans le perdre ? » Il faut bien y penser : a priori non, car « donner » implique « ne plus avoir ». Mais en réalité oui, s’il s’agit d’une chose immatérielle, comme de l’amour, du courage, de l’envie, de l’attention, un conseil ou un secret…

En fait, il faut penser et regarder où cela « peut être possible » et non pas se focaliser où cela « semble impossible ». Trouver le bon sens possible , c’est s’écarter de la négation : simple et facile , non ?!

La pensée secrète est comme une pensée de la « non-pensée », parce qu’on n’y avait pas encore pensé. Elle nécessite d’observer un temps de réflexion, pour chercher un sens, découvrir le bon, comme possibilité « adaptée »(c’est-à-dire « bien pensée pour »).

Alors comment peut être une non-pensée ? impossible, insensée. On réalise précisément, à cet instant, ce qu’on a besoin de faire : « penser », trouver le sens à tout ça !

La non-pensée est l’ « endroit » (ou instant) où l’on observe la réflexion en train de se former, mais il n’y a pas encore de formulation, pas de forme, pas de nom, la non-pensée existe dans cet état.  L’ « endroit » exact et précis où « impossible «  devient «  un possible ».

En plein secret, on est en train de secréter une réponse. On donne, en nous-mêmes, un sens. Comment l’impossible devient l’un possible ? Il y a bien une possibilité, qui existe, que l’on écrit, que l’on dit, que l’on décrit ! Et voilà qu’on la cherche… comme un besoin, un réflexe, de donner, ou trouver, du sens (C’est la règle n°3).

Si les mots ne disent pas tout (règle n°2), ils veulent toutefois bien dire quelque chose. Regardez « l’impossible », ça ne veut rien dire, puisque c’est une possibilité qui n’existe pas, que l’on a pas encore laissé être…c’est le non–être.

Si on peut se figurer « Dieu » comme l’impossible, alors on est sur la voie du secret. Et l’on va voir apparaître la meilleure façon d’être pour le non-être, comme l’unique ou meilleure possibilité. Est-ce alors voir « Dieu » apparaître ? Bonne question , excellente même ! Ce serait l’idéal !

Alors pourquoi ne pas y penser, la meilleure façon d’être, l’improbable possible, qu’on n’ose imaginer, parce qu’on est trop limité. Le secret idéal se cache peut-être là-dedans. Dans « ce que l’on n’ose imaginer » justement, dans cette peur instinctive de l’inconnu : ou parce qu’on nous l’a interdit, ou parce qu’on n’y croit simplement pas. On dit « non » à l’impossible, mais il faut pouvoir se dire « oui », comme un défi, et partir à l’aventure bille en tête, en quête d’ « Idéal » (C’est la règle n°1).

L’impossible impensable

La pensée de l’impensable, impossible, devrait être à la fois pensée dans la tête, écrite dans un texte, formulée par la parole, pour être enfin concrète. C’est alors qu’elle prend vraiment forme, comme expression de l’idéal. Il s’agirait en sorte de formuler une prière, une pensée puissante et bénéfique, « qui peut », « qui a le pouvoir », de quoi ? De ce que l’on formule. Mais attention, ici, la bonne intention, l’honnêteté, la sincérité sont primordiales, nécessaires, et incontournables.

La pensée idéale est sacrée, elle peut littéralement tout penser et penser le Tout. Elle peut tout faire, elle est donc puissante. Or, « il n’y de force et de puissance qu’en Dieu ».

La pensée idéale et sacrée est une pensée de « Dieu ». Ce n’est pas une idée mentale, mais une idée du cœur, qui vient du cœur, qui parle au cœur. Une idée qui part du centre, qui parle du centre de Tout, le point central. Où le centre de nos préoccupations devrait être… ce «Cœur », en tant que source et direction de nos pensées, intentions, actions. Le point d’origine et de destination. On sait bien que le cœur bat, mais qui pense à ses battements, à « Ce Qui » le fait battre ? On sait bien que l’on pense, mais qui pense à ses pensées, à « Ce Qui » fait penser ? C’est la pensée qui donne le bon sens.

La pensée idéale doit faire penser à ce qui fait penser. Elle est tout d’abord absolument abstraite -dans l’idéal- elle n’est pas encore concrète. Il faut « réaliser » pour pouvoir concrétiser.

On ne sait pas vraiment si ça peut être vrai ou faux, sans auparavant y penser. Pour connaître ce qui est vrai, il faut le vivre (histoire vraie = histoire vécue, Vérité = Vie). Seul le vécu donne l’expérience de la Vérité. Et pour savoir si une pensée est possible ou vraie, il suffit de la vivre, déjà en penser, quand elle se forme (l’imaginer, la visualiser, la ressentir passée). La pensée idéale (hors du mental) est positive, créative, autonome, seule à (se) décider.

Il n’y a pas de limite à penser comment « Dieu » peut être absolument bon, sauf peut-être celle de la négation. La « meilleure » pensée conforme est la pensée qu’on forme.

Alors, à vous de jouer, hors de toute négativité, devinez « comment », « où », « pourquoi » Il est. Pensez-y, pensez à Lui ! Pensez idéalement « Dieu ».


[1] “immédiat” au sens propre de : sans média, sans médium (moyen de) pour transférer l’information. Sans temps pour l’analyse, la transformation du sens, une juste perception du fait.

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