L’aveu
Pendant vingt ans, durant une carrière d’officier du renseignement militaire, j’ai géré, analysé et produit des données classifiées, recoupé des sources, traqué la vérité derrière le voile d’informations sensibles ou secrètes. Et aujourd’hui, je dois l’avouer : je ne crois plus à l’ information.
Non pas que je sois devenu fou ou paranoïaque. Au contraire. C’est précisément parce que j’ai appris à connaître intimement la nature de l’information que j’ai découvert son mensonge fondamental.
Ce n’est ni de la désillusion, ni du complotisme. C’est le fruit d’une expérience directe et prolongée avec les mécanismes même de la transmission du savoir dans notre monde. Une réalité mûrie par l’observation : l’information, telle que nous la concevons et consommons, est une illusion déguisée en connaissance.
L’illusion de l’information : les sept filtres
Dans notre monde sensible, toute information traverse un labyrinthe de déformations avant d’atteindre notre conscience. Observons le processus avec les sept filtres traversés par la moindre information :
- Ce qui se passe « vraiment » dans le réel.
- Ce que l’on perçoit de ce réel.
- Ce qu’on « choisit » d’en penser et dire.
- Les mots qu’on emploie pour le faire.
- Ce que l’autre entend.
- Ce qu’il comprend et retient
- Ce qu’il retransmet.
Entre le réel et le récit partagé, il y a sept voiles. Sept miroirs déformants. Et nous construisons nos certitudes de savoir sur ce récit déformé.
L’information du monde est à moitié fausse… ou à moitié vraie, ce qui revient au même. Et une demi-vérité orientée devient un mensonge complet.
L’algorithme de l’illusion
À chaque étape, la « vérité » se déforme, se colore, se charge d’intentions conscientes et inconscientes. Les mots eux-mêmes ne sont que des approximations grossières d’une réalité infiniment plus subtile. Dans les arcanes modernes de l’information « numérique », la distorsion n’est plus seulement humaine, elle est systémisée. Votre attention est captée systématiquement, c’est le système de contrôle des pensées, sur le monde, l’argent, le bien être, les risques, toutes choses :
- Filtrage algorithmique : Ce que vous voyez dépend de ce que vous avez vu.
- Biais de confirmation : Vous ne recevez que ce qui renforce ce que vous croyez.
- Intérêt éditorial : Ce qui est diffusé sert toujours une cause (politique, économique, culturelle).
Ce que vous appelez « actualité » est un flux calibré, un morphing constant entre peur, indignation et distraction. Toutes les pensées « intéressantes » autour du monde, de la vie, de la mort, l’argent -en bref, « les choses »- sont manipulées par intérêt. L’intérêt « du plus fort ». Celui qui fait le plus de bruit, qui veut « gagner » l’attention, qui a le plus d’intérêt en jeu, et donc le plus d’intérêt à (ne pas) perdre.
Le bruit est devenu maître. Et dans le bruit, le signal et le (bon) sens se perd.
L’Unformation : retour à la source
Face à cette cascade de déformations et de désinformations, j’ai rencontré une autre forme de savoir. Une connaissance, directe, silencieuse. J’appelle cela : l’Un-formation.
C’est cette forme unique d’information vraie et authentique qui ne passe par aucun filtre externe, qui n’est déformée par aucun intérêt particulier, qui n’est colorée par aucune passion humaine. C’est la connaissance qui émane non pas d’une source externe, mais d’un point central, en soi. Une vérité qui ne se lit pas dans les lignes, mais entre les lignes. Elle n’a ni forme, ni message explicite, mais une présence.
Elle ne s’explique pas. Elle réside au-delà de l’intellect qui raisonne.
L’Untelligence : une autre compréhension du monde
L’“Untelligence” -comme l’Unformation- n’est pas une erreur typographique. C’est un mot que j’ai forgé pour désigner cette capacité à lire le réel, au-delà des données.
- Un, comme unité primordiale.
- Untel, comme l’anonyme désigné, ou le non-dit en anglais.
- Intelligence, au sens originel de inte legere « relier pour comprendre ».
L’Untelligence c’est cette faculté supérieure qui nous permet d’accéder directement à la vérité, sans passer par le filtre trompeur des mots et des concepts. Elle ne lit pas attentivement les journaux, ne s’attarde pas à réfléchir sur les faits, elle capte les patterns ou schémas répétitifs, et pénètre leur signification silencieuse.
“L’Untelligence ne s’apprend pas. Elle se révèle.”
Un retournement nécessaire
Tant que nous cherchons la vérité à l’extérieur – dans les médias, les livres, les experts, les témoignages – nous restons prisonniers du monde de l’information déformée.
Le retournement consiste à comprendre que la seule information fiable est celle qui émane de notre propre centre, de cette intelligence silencieuse qui sait sans avoir appris, qui comprend sans avoir analysé. Il ne s’agit pas de « croire en soi » comme un mantra New Age. Il s’agit de retourner l’attention vers l’origine même de la perception, et d’identifier les voies de déformations.
C’est elle qui nous permettra de naviguer dans le chaos informationnel de notre époque, non pas en trouvant les « bonnes sources d’information », mais en nous reconnectant à la source unique et infaillible : l’Intelligence du Un.
Dans le silence de cette source, l’Unformation murmure.
L’invitation : re-enseignez-vous
Je vous invite donc à un voyage différent. Pas celui qui consiste à mieux trier l’information, mais celui qui mène vers l’Un-formation. Pas celui qui développe votre intelligence analytique, mais celui qui éveille votre Untelligence intuitive (du latin in-tuitere : tuition ou enseignement interne).
Je ne vous propose pas de mieux gérer vos sources. Je vous propose de changer de plan : d’abandonner l’info-spectacle, de mieux comprendre « une information » et retrouver La Source de Vérité.
Un chemin existe. Il n’est pas linéaire. Il passe par la désobéissance à la forme, et par l’écoute du « for intérieur ». Car la seule information qui compte vraiment, c’est celle qui vous rapproche de qui vous êtes réellement.
Et ça, aucun média ne pourra jamais vous l’apprendre.
Dans les articles qui suivent, nous explorerons plus avant ces concepts, et d’autres, notamment l’Unicité (non dualité), ainsi que des méthodes pratiques pour développer cette connaissance de l’Idéal, pour discerner le vrai du faux, mieux « comprendre ». Des techniques issues de mon expérience du renseignement, d‘analyses et de réflexions, transposées à la quête de la Vérité Ultime.

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