Ne pas se contenter de savoir ce que l’on sait
On croit que dieu existe, comme on croit que le diable existe, mais ce n’est pas exactement ça, ce ne sont pas deux faces opposés d’une même pièce, qu’on nommerait « réalité ».
En réalité, seul « Dieu » existe, et ce n’est pas ce que vous croyez. C’est n’est pas en croyant, mais en pensant que vous concevrez. L’Existant est Celui qui existe Vraiment (Al Wajid – L’Existant dans le Coran). Il se pense, Il s’imagine en soi.
Mais nous, nous pensons avec la pensée ordinaire -car nous faisons l’expérience par les sensations- que le bien et le mal, le positif et le négatif, le vrai et le faux, existent. Non : seul le Bien, le Bon existent vraiment. En tout cas, « pour l’Eternité ». Le reste retourne au néant.
Historiquement, ce Seul existant est décrit dans le Coran arabe : Al Ahad-Le Un, Al hayy-Le Vivant, Al haqq-Le Vrai As Samad–L’Eternel, invariable inaltérable)
Le mal, le faux, la Négation sont temporaires. C’est ce qu’il faut comprendre, vivre, « expérimenter ». Mais il faut du faux pour voir le Vrai. Il faut du néant pour qu’il y ait l’existant, c’est le point de départ et le point d’arrivée de toute dualité.
Le temps est venu, c’est le moment pour penser Dieu correctement. C’est-à-dire : pas avec une pensée ordinaire mondaine profane. Avec une pensée Sacrée. Consacrée à vouloir, savoir, voir Le Bien. Sans aucun mal…
Deviner ‘Dieu’ ?
C’est quoi le totalement Bien, totalement Vrai, totalement Juste ?
Et bien Devinez…c’est le Divin.
C’est « Dieu », cela derrière ce mot. Bien Au-delà du mot et du concept.
Ça s’imagine, ça se ressent.
C’est « deviner ce qu’on va devenir«
Esprit, corps, et âme, alignés en conscience. Les trois qui servent à ça, rien que ça, juste une fois. Au moins une fois. Non préoccupé, non inquiété (ni distrait, ni diverti)
Le souffle, le battement du cœur, le travail de la pensée, orientés, occupés, dédiés à Une seule chose, exclusivement (exclusive de toute autre chose)
Refuser cela, nier cela c’est être ignorant, et sachez qu’on est condamnés (ou ‘obligés’) à apprendre, par « la force des choses ». C’est le processus infini de développement de la Conscience en action, en pleine création. C’est ce que ‘Dieu’ nous impose.
Alors, Confiance ou Peur (méfiance, souffrance), Gagnant ou Perdant, Dieu ou Diable, il n’en restera qu’Un +Seul+ , selon l’idée (idéal) qu’on s’en fait.
Il faut s’exercer, s’appliquer à faire sortir de soi cette « pensée parfaite », si l’on veut bien penser à ‘Dieu’, s’en faire la meilleure idée. Il faut aller au bout de la logique, et affronter l’illogique. A l’équilibre de l’absurde, entre abstrait et concret. Entre folie et génie, entre ordinaire et extraordinaire.
L’exercice (ex-arceo) c’est faire sortir ce qui est contenu.
Coercitif, c’est forcer, maintenir enfermé.
Penser, dire et faire le ‘mal’, c’est vraiment absurde
Ce qui est vraiment absurde, ce n’est pas ce que l’on rejette d’emblée, car on le pense, on le croit, ‘non vrai’ ou ‘non plausible’. Non, ce qui est absurde, c’est au contraire ce que tout le monde croit , admis comme ‘vrai’ ou ‘plausible’, sans questionner.
« Absurdus », dissonant, discordant, choquant; sous-entendu ‘dénué de sens’, sot « qui ne veut pas entendre »
Le diable, le malin, c’est l’esprit de réaction au mal, de recréation (répétition) du mauvais, et c’est une spirale infernale.
L’inverse d’un cercle Vertueux.
On est responsable du mal, qu’on pense, qu’on dit, qu’on fait (ou provoque), qu’on ressent. Il est autant dans le monde extérieur (« L’enfer c’est les autres » disait Sartre), que dans notre « for intérieur ».
Et la cause du mal, ce n’est pas ‘dieu’, c’est le mauvais esprit de dieu, la mauvaise version, l’absence de bien qui s’exprime, l’absence de qualité divine. Ce qui s’illustre avec iblis, satan, ou qui « s’incarne » avec le diable.
L’enjeu est donc de penser mieux à ce qu’est « dieu ». Et quand on Le sait, trouver comment partager ce savoir.
Faire admettre, soumettre à cette pensée, cette « idée du Parfait ».
Le défi, c’est qu’elle est en nous (au plus profond, gardée bien cachée, bien défendue*), pas ailleurs. Et l’obstacle (l’adversaire) , est en nous aussi. C’est d’abord soi-même qu’il faut con-vaincre. (‘Vaincre le con’ en nous)
*Mais « défendre » , est-ce empêcher ou protéger ??
« Interdit d’y penser » voilà ce qui va arriver…
Le conflit de l’esprit ou guerre spirituelle
Et on part de loin, de très très loin, avec un handicap de l’esprit, une psychologie affaiblie, endolorie, traumatisée, meurtrie.
Alors qu’est ce qui peut guérir cet esprit, où est la force qui agit ? Dans notre propre esprit, contre lequel il faut désormais lutter. Il n’y a pas d’autre combat, en premier. Le champ de bataille est cognitif, mental, spirituel (et peut prendre une forme charnelle).
Mais dans notre dimension, dans cette expérience de réalité le mal « existe » physiquement et psychologiquement, on ne peut pas « ne pas le croire » parce que on le vit. Ce qui est vécu est vrai. C’est un des objectifs de notre présence, expérimenter bien et mal. Gagner en expérience et surtout développer cette conscience.
Quel est l’objectif de faire l’expérience du mal ? Un seul, qui se répète : mieux comprendre le bien ! Mieux connaître ce qui est bien par contraste, par la preuve de l’inverse, par l »épreuve » qui laisse une trace.
Cette trace c’est « une goutte » , une larme salée ou sucrée, la larme de rire, de joie, de plaisir et de peine. Après, on s’en souvient pour l’éternité, l’âme peut se rappeler.
Dans ce grand jeu, un peu illusoire (illudere, ludique), notre arme principale est le langage, des mots pour se défendre, répondre, penser et parler. Des verbes pour agir.
On peut penser que le mal règne autour de nous, et on peut même « voir le mal partout ». Toutefois on ne regarde jamais en nous, on ne voit pas ce qui crée, ce qui provoque le mal. On ferme les yeux à l’endroit où il faut regarder…
Car le mal fait peur. Et la Vérité blesse.
Alors que peut on faire, comment agir ?
Un simple effort peut permettre de tout changer. Mais il s’agit d’un effort constant, patient, le résultat n’est pas immédiat.
La seule vraie bonne attitude, que le religieux nomme « le droit chemin » (en arabe : Sirat al mustaqim, as sabil, al rushd), est celui qui tourne le dos au mal, qui n’inclut pas le mal. Il n’y en a pas d’autre plus direct, plus droit, pour parvenir au Bien.
On veut tous goûter au bien, savourer le bonheur, on veut tous éviter le mal, mais on fait souvent avec.
On a tous des peurs, des peines, il faut savoir leur tourner le dos, et avancer en confiance.
Confiance en dieu, ou méfiance du diable, aimer ou haïr, attrait ou rejet. Telles sont les deux forces les plus puissantes de l’univers.
Peut-être que dans « ce jeu », on prend trop le mal au sérieux… Que risque-t-on vraiment? Mourir, oui mais pas tout le temps, souffrir, le plus souvent.
Est-ce que nos peurs, nos angoisses doivent nous guider, orienter nos décisions. La Vraie décision conduit à trancher, « decidere, ou de-caedere » c’est briser les chaînes qui nous entravent.
Cette entrave c’est « la peur » (le risque, la souffrance, la peine, la honte, la misère, le rejet, etc), le diable qui nous divise, en nous-mêmes. Il faut le discerner avant de décider.
On ne perçoit pas toujours le bien potentiel, on voit d’abord « l’obstacle du mal » qui nous attend au tournant. Mais à trop l’observer et s’y attendre, il se concrétise. C’est un des mystérieux secrets du pouvoir de la pensée et de l’inconscient.
Surtout : bien imaginer
La vérité -à méditer- c’est que seul ce qui est vraiment bien, le meilleur, mérite de durer pour l’éternité.
Cet idéal-là du Parfait qui Seul subsiste.
‘Dieu’ le Bien, Le Bon, Le Juste est l’éternel infini. Maintenant vous savez. Est-ce que vous pouvez y penser, le réaliser ?
Mais on donne trop de crédit au diable, et même s’il est aussi vieux que l’humanité, il n’est pas censé être éternel… Comme nos conceptions du bien et du mal sont liées à notre expérience de la finitude, du temporaire (du temps-horaire). Elles sont variables, dépendent du « temps » (époque, moment et aussi météo: Un beau jour est rarement un jour gris de pluie ! ). Et sont non durables.
Œuvrer pour le Bien, il n’y a rien de mieux à faire. Toute autre affaire est vaine, inutile, non profitable en définitive.
Une œuvre, une activité, une opération, une action tournée vers « le Bien », une intention, une pensée, une parole, un geste orienté sur cette « idée ».
Une abstraction du mal, ou plutôt se convaincre que le mal est abstrait, bien qu’il puisse avoir des effets concrets : un peu comme le bien. Donc à choisir, créature-créateur de bien, c’est ce qu’il faut être.
Certains diront le monde des esprits est dangereux, c’est le royaume des jinns, des démons. Ce à quoi je répond: « c’est le domaine des génies aussi…». Affronter son propre esprit, et l’esprit des autres (jugement, avis, critique), c’est la lutte cachée de la vie.
A qui vous vous adressez quand vous priez ? Si ce n’est à L’Esprit de Dieu. Ce ‘grand manitou’ qui manie tout, car tout est entre ses mains. Vous voyez l’image, l’idée… Elle est en vous. Vous y avez pensé, à Lui. Le domaine de la pensée, c’est bien là on l’on doit « gagner ».
Le contradicteur, le diviseur s’exprime d’abord en soi dans l’ego, puis dans les alter ego. Il faut s’en libérer, retrouver cette totale liberté de penser et d’être.

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